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Censure(s) et identité(s)
N° 11

La censure a mauvaise presse. Elle sanctionne les libertés : liberté de l’expression artistique et de la pensée, libertés du corps, liberté du comportement social. La censure est conservatrice. Elle se méfie de la nouveauté qu’elle confond parfois avec le mauvais goût, et souvent — à juste titre — avec la subversion. La censure intervient aussi comme un élément structurant dans toute société constituée, car si elle traque ce qui transgresse les normes du groupe de référence, c’est pour tracer des limites et définir les contours identitaires d’une collectivité (collectivité nationale, religieuse, culturelle,…).
C’est ce caractère complexe et paradoxal de la censure que les auteurs de ce volume ont voulu souligner, à travers sept études de cas très différents les uns des autres. Les formes de censure qui affectent l’expression artistique, l’écriture en exil, l’écriture dans un système totalitaire, ou les modèles comportementaux sont autant de manifestations d’un même réflexe de définition et de conservation des identités collectives.